LA MONTAGNE 16/09/2021
Tribunal
Condamné pour s'être violemment rebellé contre des policiers, à Clermont-Ferrand : "Une furie absolue"
Publié le 16/09/2021 à 15h06
« Il s’est mis dans un embarras incroyable », résume Laure Lehugeur, procureure de la République, en pointant le jeune homme à la solide carrure qui se tient dans le box. Un casier vierge, une épouse, un emploi de mécanicien dans l’armée… Et puis « ce coup de folie », dimanche dernier, vers 10 h 15, rue des Liondards, à Clermont-Ferrand, qui le conduit à être jugé en comparution immédiate, ce mercredi.
"Un déchainement de violences"
Ce matin-là, le militaire, qui conduisait ivre, venait d’avoir un accident. Il s’en sort indemne. Mais lorsque les policiers, alertés par des témoins, arrivent sur les lieux, le voilà qui fait mine de partir. Un fonctionnaire le rattrape.
S’ensuit ce que Me Sandrine Legay, avocate des policiers, qualifie de « déchaînement de violence ».
Le conducteur éméché refuse de donner son identité, de se soumettre à un contrôle d’alcoolémie. Et encore moins de se faire menotter.
« Quand on m’a mis la première, cela m’a fait mal à la main, je n’ai pas voulu la deuxième », raconte-t-il. Ce grand costaud fait chuter l’un des fonctionnaires, dont la tête claque par terre.
Des policiers "exemplaires"
Son collègue est attrapé par le cou et reçoit des coups de genoux. « Une furie absolue ! », blâme Laure Lehugeur. D’autant plus inadmissible, selon elle, que le militaire est censé représenter l’autorité. Elle veut huit mois de prison dont six avec sursis.
Deux policiers, au final ont été blessés. Irréprochables, eux l’ont été. « Des témoins parlent de leur caractère exemplaire, ils ont tout fait pour vous calmer », note Isabelle Ferret, la présidente. Le prévenu ne se cherche pas d’excuses.
« Je regrette beaucoup. Ces policiers, ce sont des collègues avec qui je suis à même de travailler dans le cadre de l’opération Sentinelle… »
LE PRÉVENU
Me Karine Lechelon, son avocate, décrit « un homme qui a perdu le contrôle sous l’effet de l’alcool. C’est intolérable. Mais cela ne mérite pas d’être sanctionné plus que les autres. » Le tribunal le condamne à six mois de prison avec sursis.
Olivier Choruszko